Jeune Juliette raconte les dernières semaines d’école en secondaire 2 de Juliette, avant les vacances d’été.  Celle-ci devra faire face à quelques défis de l’adolescence : le départ de son frère en appartement, son amour pour le beau Liam ainsi que l’absence de sa mère.

Cette comédie de style « coming-of-age » à la québécoise est une belle réussite. Un bon scénario avec des personnages charmants dans leurs qualités et leurs défauts, les faisant sembler très réels. Anne Émond arrive à créer une belle chimie lors des duos entre deux personnages, que ce soit la relation père-fille, relation frère-sœur, ou la relation entre deux amies. Les deux jeunes actrices qui incarnent d’une part Juliette, Alexane Jamieson, et sa meilleure amie Léane, Léanne Désillets, font preuve d’une belle maturité dans leur jeu.  Elles présentent avec finesse les conflits que leur personnage vit en le rendant des plus crédibles. Il est difficile de ne pas s’attacher aux personnages créés par la réalisatrice qui signe également le scénario, ils sont merveilleusement écrits et bien joués. D’ailleurs, ceux-ci n’ont rien de parfait, ils semblent vrais et le public va certainement se reconnaitre dans leurs péripéties.

La cinéaste a choisi une approche intemporelle, mélangeant des éléments provenant de plusieurs époques. Le résultat est intéressant, car il permet à plusieurs générations d’avoir un sentiment de nostalgie au visionnement et de se reconnaitre. Par exemple, ces éléments peuvent être remarqués à travers les choix musicaux, la trame musicale pop et actuelle du film signé Vincent Roberge (alias Les Louanges) en comparaison à des chansons plus anciennes comme Crimson and Clover de Tommy James & The Shondells. Autrement, cette approche va également se manifester chez certains personnages ayant un style vestimentaire plus ancien tel le prof de gym par rapport à d’autres habits étant plus actuels.

Anne Émond qui a écrit Jeune Juliette en plus d’en être la réalisatrice présente une belle plume, certaines répliques sont particulièrement bien écrites. D’ailleurs, je ferais une mention spéciale à plusieurs des répliques du personnage d’enseignant joué par Stéphane Crête, ses paroles sont poétiques et très réfléchies.

La réalisatrice s’amuse derrière la caméra choisissant de donner un style rétro et humoristique à son film, optant pour des fondus entre les différentes scènes et également l’ajout de texte à l’écran pour souligner certains échanges.

Malheureusement, le film a quelques faiblesses dont certains moments du personnage de Gabriel Baudet, qui interprète Arnaud un enfant différent. Le jeu du jeune acteur n’est pas toujours crédible pour un public qui prêtera attention aux comportements particuliers du garçon. Également, au début du film, certaines des répliques échangées par les jeunes actrices ne passent pas toujours bien, les jeunes filles semblant moins à l’aise avec celles-ci. Néanmoins, ces quelques éléments ne sont que mineurs dans le superbe voyage que représente le visionnement de Jeune Juliette.

Un film rafraichissant qui devrait plaire à tous, que ce soit les jeunes (Juliette) ou les plus vieux.

8.5/10

Date de sortie : 9 août 2019

Jeune Juliette
Durée : 1h37
Réalisateur : Anne Émond
Acteurs : Alexane Jamieson, Léanne Désilets, Robin Aubert, Gabriel Baudet, Antoine Desrochers et Christophe Levac
Distributeur : Maison 4 : 3

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *