The Beast Within : Un récit qui manque de chair

La jeune Willow, âgée de 10 ans, habite avec ses parents et son grand-père dans la campagne anglaise. Convaincue que les adultes lui cachent quelque chose, elle va suivre ses parents lors d’un soir de pleine lune et découvrir le secret de son père.

The Beast Within est un film décevant, son histoire et le développement de ses personnages étant ses plus grandes faiblesses. Dans d’autres films, le spectateur pourrait s’appuyer sur l’aspect horreur du film pour compenser, mais celui-ci s’avère plutôt mince dans un film qui a plutôt l’allure d’un drame familial, à la rigueur d’un suspense psychologique. En se rapprochant de la fin du récit, la tension prend un peu plus d’espace, mais cela n’est certainement pas suffisant pour satisfaire les amateurs de cinéma d’horreur.

Comme mentionné précédemment, c’est l’aspect familial qui est au cœur du récit, un élément qui était très important pour le réalisateur et scénariste Alexander J. Farrell, connu pour ses documentaires disponibles sur le service de diffusion en ligne d’Amazon : Refugee et Making a Killing. Afin d’assurer que la famille soit au centre du film, le récit est raconté du point de vue de la jeune fille de dix ans, interprétée par Caoillin Springall (Willow), malgré son jeune âge l’actrice a déjà eu la chance de partager l’écran avec des vedettes comme George Clooney. Elle rencontre une autre vedette dans ce film en Kit Harrington (Noah, le père), un acteur anglais dont la carrière a décollé avec son interprétation de Jon Snow dans la série à succès Game of Thrones. Ces deux sont accompagnés par l’actrice Ashleigh Cummings (Imogen, la mère) et l’acteur James Cosmo (Waylon, le grand-père). Dans l’ensemble, le jeu des acteurs est loin d’être mauvais, mais le manque de profondeur de leurs personnages empêche un jeu nuancé. Le personnage de la mère est un peu plus intéressant, celle-ci étant prise entre son mari violent d’un côté et sa fille et son père de l’autre, mais cela ne vient pas sauver le film pour autant.

Ces personnages manquant de chair sont accompagnés d’un scénario trop mince où tout semble servir à la révélation finale qui n’a pas la puissance espérée par le réalisateur. En effet, l’intention du réalisateur et scénariste Alexander J. Farrell est noble et pertinente, il a pigé dans son vécu pour créer ce long-métrage. Malheureusement, le résultat n’arrive pas à capter avec profondeur ce qu’il souhaitait partager. La révélation finale offre une perspective et une réflexion intéressante, mais elle n’arrive pas à élever le reste du récit auquel il manque de contenu. Le récit est un peu trop vide ce qui fait que le film semble beaucoup plus long que sa durée de seulement 96 minutes. Bref, le scénario est vraiment la plus grande faiblesse du film, à l’inverse la direction photo est probablement son point le plus fort, les paysages filmés dans les bois anglais de Harewood sont magnifiques.

The Beast Within est un récit de loup-garou qui cherche à amener le public à réfléchir sur les monstres qui peuvent nous ronger de l’intérieur. Dans une discussion qui a suivi la projection, le réalisateur Alexander J. Farrell a partagé à quel point ce projet est personnel pour lui et qu’il voulait raconter une histoire où le monstre était à l’intérieur du noyau familial plutôt qu’à l’extérieur. Sur le plateau, un des défis qu’il a dû surmonter était de ménager l’actrice Caoillinn Springall, âgée de dix ans lors du tournage. En effet, il était important pour lui que la jeune actrice ne soit pas affectée par la dynamique familiale difficile à laquelle son personnage est exposée. Il a également ajouté qu’il souhaitait que son film ne se déroule pas à une époque facilement identifiable souhaitant garder l’histoire intemporelle pour refléter que les événements racontés dans le film pourraient avoir lieu à n’importe quelle époque.

Il serait injuste de compléter cette critique sans dire quelques mots sur le loup-garou. Ce dernier est très bien fait, l’équipe a limité l’usage des effets spéciaux générés par ordinateur pour la créature et le pari est réussi. Concernant les scènes de transformation, elles sont également bonnes et intenses.

Pour conclure, The Beast Within est un long-métrage qui viendra peut-être toucher un public précis, mais dans l’ensemble il n’a pas suffisamment à offrir pour atteindre un vaste auditoire. En termes de divertissement, l’aspect horreur du film est trop secondaire pour compenser son aspect dramatique qui n’atteint pas la cible.

 

The Beast Within a été présenté en première mondiale au festival Fantasia le lundi 22 juillet 2024. Il était accompagné par Be Right Back (Espagne de Lucas Paulino et Gabe Ibañez), un court-métrage d’horreur à donner des frissons où une jeune fille se retrouve toute seule à la maison après le départ de sa mère pour un souper.

 

Pour connaître l’ensemble de la programmation du festival: Programmation Fantasia 2024

Pour vous procurer des billets: Billets Fantasia 2024

Site web officiel du Festival: https://fantasiafestival.com/fr/

Site web du film: https://wellgousa.com/films/beast-within

5/10

Pays: Royaume-Uni
Année: 2024
Durée: 96 minutes
Genre: Drame, Horreur
Audio: Anglais
Réalisateur: Alexander J. Farrell
Scénario: Greer Ellison, Alexander J. Farrell
Interprètes: James Cosmo, Ashleigh Cummings, Kit Harington, Caoilinn Springall
Studio: Well Go USA Entertainment