[CRITIQUE FANTASIA 2025]

Rewrite : Combien de fois faudra-il réécrire ce titre avant qu’il fonctionne

Si vous pouviez vous rencontrer vous-même dix ans dans le futur, que vous diriez-vous ? Pour Miyuki (Elaiza Ikeda), la protagoniste de Rewrite, elle se dirait d’écrire un livre sur les belles semaines qu’elle a passées avec un autre étudiant de son école, Yasuhiko (Kei Adachi). Une rencontre unique qui a été possible grâce à une pilule qu’a concocté Yasuhiko qui permet de se téléporter dix ans plus tard pour une durée de quelques secondes. Ce jeune étudiant est lui-même un voyageur temporel, il vient de 300 ans dans le futur, plus exactement l’an 2311. Son voyage dans le temps a été motivé par la lecture d’un livre qui raconte une histoire d’amour se déroulant à cette époque.

Dix ans après le départ de Yasuhiko qui est retourné de là où il venait, Miyuki, maintenant une autrice à succès, se rend à Onomichi, la ville où elle a grandi, pour des retrouvailles avec les autres élèves de son secondaire. Ce voyage est également l’occasion idéale de s’assurer d’être présente pour sa rencontre avec elle-même où elle se dit de devenir autrice et d’écrire le livre sur son amour estival. Cependant, la Miyuki de dix auparavant ne se présente pas au rendez-vous ce qui laisse présager un accident dans le passé.

Rewrite est un film rafraichissant, agréable et charmant qui s’inspire d’un livre du même nom écrit par Hojo Haruka. Le film s’ouvre sur un ton humoristique et jovial avec la rencontre avec ce voyageur de l’avenir. Sans s’éterniser, il y a quelques bons flashs comiques jouant sur les différences entre l’époque de Miyuki et celle de Yasuhiko. Leur histoire romantique est crédible et bien appuyée par la narration de la protagoniste qui raconte cette rencontre unique qui l’a inspirée à devenir une autrice. Malheureusement, ce segment du récit finit par un peu trop s’étirer, le film décolle réellement quand il est question du rendez-vous raté entre la Miyuki du passé et celle du présent.

La révélation est vraiment originale et elle amène un problème unique qui permet à Rewrite de se distinguer des très nombreux longs-métrages qui abordent le voyage dans le temps. Cette nouvelle dynamique est imaginative, drôle et pousse également à réfléchir sur les relations interpersonnelles et son rapport à l’avenir. De quelle manière nos actions du présent vont-elles influencer le futur ? Le dénouement proposé par le scénariste Makato Ueda rattache bien tous les fils et semble assez cohérent malgré sa complexité. Il n’est pas clair si cela respecte parfaitement toutes les règles du voyage dans le temps, mais le résultat est satisfaisant à un point qu’il ne semble pas nécessaire de tout remettre en question. Le seul bémol concernant le récit est la période qui précède le problème qui s’étire un peu trop, le film aurait probablement gagné en intérêt si cela avait pu être resserré.

Le réalisateur de Rewrite Daigo Matsui est un habitué du festival Fantasia, son premier film Afro Tanaka y a été présenté en 2012. Ensuite, il a présenté trois autres films avant celui de cette année. Son style de cinéma correspond très bien aux attentes du public du festival comme le démontre les deux représentations de Rewrite présentées devant une salle comble.

Les bonnes performances de la distribution sont accompagnées de très bons choix musicaux, particulièrement la sélection de la musique durant la scène des feux d’artifices. À l’exception de la partie centrale du film où le rythme s’essouffle un peu, Rewrite est une expérience captivante qui devrait faire vivre une belle vague d’émotions. C’est un film à voir pour les amateurs de cinéma japonais et d’histoire de voyage dans le temps.

7/10

Rewrite a été présenté en première nord-américaine à la 29^e édition du festival Fantasia le jeudi 17 juillet 2025 et le dimanche 27 juillet 2025, les deux représentations étaient à guichet fermé.

Pays: Japon
Année: 2025
Durée: 127 minutes
Genre: Fantastique, Science-fiction
Audio: Japonais
Sous-titres: Anglais
Réalisateur: Daigo Matsui
Scénario: Makoto Ueda
Interprètes: Elaiza Ikeda, Kei Adachi