LifeHack : Le screenlife poussé à son plus grand potentiel

 

Lors de la première canadienne, le visionnement s’est ouvert avec un court message vidéo du réalisateur Ronan Corrigan qu’il avait évidemment enregistré sur son ordinateur. En plus d’être sympathique, cette présentation du réalisateur avait la qualité d’immédiatement introduire le public à l’approche unique de LifeHack, le screenlife. Un format popularisé par Timur Bekmambetov (également producteur de LifeHack) avec les films Unfriended (2015), Searching (2018) et Missing (2023), qui se distingue d’un film typique parce que l’ensemble de l’action se déroule sur des écrans.

Avec une œuvre aussi achevée que LifeHack, il devient rapidement clair que le screenlife est plus qu’une tendance, c’est une toute nouvelle manière de raconter une histoire. D’ailleurs, il faut lever son chapeau à l’ensemble de l’équipe derrière ce projet ambitieux, principalement pour leur vision et leur motivation à mener le projet à terme. La productrice Joann Kushner a expliqué, durant une période de questions suivant la projection, que le projet a pris plusieurs années avant de se concrétiser.

Lifehack raconte l’histoire de quatre amis, Kyle (Georgie Farmer), Alex (Yasmin Finney), Sid (Roman Hayeck-Green) et Petey (James Vinh Scholz), qui passent leurs journées devant leur ordinateur à s’amuser en piégeant des fraudeurs téléphoniques à leur propre jeu. Avec leurs habiletés en piratage et leur coordination, Kyle a confiance que le groupe serait capable de mettre en place un braquage plus ambitieux, celui de voler le milliardaire Don Heard (Charlie Creed-Miles). Le stratagème est d’accéder à suffisamment d’informations personnelles sur l’homme d’affaire à travers sa fille Lindsey (Jessica Reynolds) pour pouvoir le personnifier et se servir dans ses actifs monétaires. Une opération très risquée, mais qui pourrait leur ramener très gros.

Ce premier long-métrage du jeune réalisateur irlandais de 27 ans, Ronan Corrigan, est tout simplement un feu roulant, rempli de qualités. Il arrive à intégrer un ton humoristique, de nombreux moments excitants et des personnages intéressants. Effectivement, plusieurs pourraient croire que le format screenlife n’ouvre pas la porte à un développement des personnages, mais LifeHack prouve tout le contraire. À travers leurs interactions et le contenu qu’ils consomment, le public est amené à connaître et comprendre chacun des membres du quatuor. Le long-métrage étant raconté du point de vue de Kyle (Georgie Farmer), il est certain que c’est celui qui obtient le plus grand développement, mais les trois autres ne sont pas négligés pour autant. De plus, les intérêts et les activités du groupe vont fort probablement résonner auprès des spectateurs ayant grandi avec les différents médias et jeux vidéos utilisés dans le film comme Discord, Rust, Spotify ou Club Penguin. Cela risque de faire revivre à plusieurs de longues soirées passées devant un écran avec des amis.

 

Un autre élément qui marque les esprits dans LifeHack, est la capacité du film à être dynamique et intense même si l’ensemble de l’action est observé à travers un écran d’ordinateur. Le public est constamment exposé à une énorme quantité d’informations ce qui le force à demeurer attentif, pour rendre l’effet encore plus efficace, le focus est fréquemment déplacé sur un élément spécifique à l’écran. Cette constante avalanche d’informations est à l’image de tout le contenu auquel une personne est exposé dans ses activités de tous les jours.

Le long-métrage pousse le screenlife à sa limite au point que le résultat n’a rien à envier à des films de cambriolage plus traditionnel comme Ocean’s Eleven. Par exemple, lors du cambriolage, le public peut suivre les déplacements à travers les caméras de sécurité de l’immeuble ainsi qu’une caméra dissimulé portée sur des vêtements. Il est également au courant des déplacements des personnages grâce aux divers dispositifs GPS. En étant dans la perspective de Kyle, un des cambrioleurs, le sentiment d’urgence et le suspense est transmis de manière aussi efficace que dans un autre format.

LifeHack est également un film brillant parce qu’il rappelle à quel point chaque personne est dépendante des technologies dans son quotidien et à quel point l’utilisation de différents médias amènent à laisser des traces partout sur les internet. Ce premier film de Ronan Corrigan est sans-hésitation le meilleur que le screenlife a à offrir et il donne envie de voir d’autres projets qui exploitent ce format à fond.

 

7.5/10

LifeHack a été présenté en première canadienne à la 29e édition du festival Fantasia, en présence de la productrice Joann Kushner et de Isis Kushner, le mardi 29 juillet 2025.

 

Pays: Royaume-Uni, Chypre
Année: 2024
Durée: 98 minutes
Genre: Thriller
Audio: Anglais
Sous-titres: Anglais
Réalisateur: Ronan Corrigan
Producteur: Timur Bekmambetov, Aleksandr Kletsov, Joann Kushner
Scénario: Hope Elliott Kemp
Interprètes: Charlie Creed-Miles, Georgie Farmer, Yasmin Finney, Roman Hayeck-Green, Scholz Jame, Jessica Reynolds
Contact: Screenlife Liverpool Ltd


Ronan Corrigan (réalisateur de LifeHack)

 

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