Discussion avec Joann Kushner, la productrice de LifeHack

Dans le cadre de la 29e édition du festival de films Fantasia, la productrice Joann Kushner a participé à une entrevue sur le tapis rouge de la première canadienne de LifeHack, le mardi 29 juillet 2025.

Entrevue (en anglais) avec la productrice Joann Kushner (LifeHack) :

Avec la collaboration de Myralie Roy

 

Retranscription de l’entrevue traduite en français :

Nous sommes à la première canadienne du film LifeHack, et ce soir nous avons avec nous la productrice du film, Joann Kushner. Bonjour.
Bonjour.
Est-ce votre première fois au Festival Fantasia ?
Oui, c’est ma première fois à Fantasia.
Pouvez-vous nous dire rapidement de quoi parle le film ?
Ce sont quatre adolescents dans leur chambre, qui jouent à des jeux vidéo et qui trouvent des idées pour voler de l’argent afin d’avoir une vie meilleure. Certains sont partants, d’autres non. C’est un peu comme jouer à des jeux dangereux sans comprendre les conséquences.
Très bien. Et je me demandais — d’après ce que j’ai compris — il y a quelque chose de particulier avec ce film. C’est un screenlife, c’est-à-dire que tout le film se déroule à travers un écran. En tant que productrice, quels sont les défis que cela représente ? Est-ce que c’est plus difficile que pour un film traditionnel ? Ou plus simple ? J’imagine que c’est assez différent — pouvez-vous nous en parler ?
C’est loin d’être plus simple, parce que l’histoire se déroule à l’intérieur d’un appareil numérique. Et ce n’est pas seulement l’appareil qui raconte l’histoire, mais aussi le point de vue unique du personnage principal. Donc, on suit l’histoire à travers les yeux du protagoniste et de sa vie numérique.

Ils sont sur Discord, jouent à des jeux, utilisent leur téléphone, font du piratage informatique — ils peuvent infiltrer des caméras de sécurité, des sites web, et bien d’autres choses. C’est une histoire difficile à raconter. Et les seules histoires qu’on peut vraiment raconter en screenlife, ce sont celles qui se déroulent à travers un appareil numérique.

Aujourd’hui, nous vivons nos vies de manière très différente. Il y a dix ou quinze ans, c’était difficile de raconter toute une histoire par un appareil numérique. Mais maintenant, nous vivons littéralement sur nos écrans. On ouvre les yeux, et on est déjà sur nos écrans. On parle à nos amis via nos écrans. On travaille sur des écrans. Donc, ça devient plus facile, mais cela reste un format très exigeant pour raconter une histoire.

Et pour terminer, diriez-vous qu’il y a une raison particulière pour laquelle ce format est particulièrement pertinent en ce moment ? Vous avez mentionné que les écrans prennent de plus en plus de place dans nos vies, mais y a-t-il un message qui va au-delà de cela ?
Oui, je pense que quand on a commencé à faire ce film — il nous a pris cinq ans — c’est en fait un film d’époque, qui se passe en 2018. Donc, les applications, les jeux, tout ce qu’on utilisait à cette époque… on ne les utilise même plus aujourd’hui.

Aujourd’hui, les écrans sont parfois beaucoup plus grands. On vit vraiment nos vies à travers les appareils numériques. Notre monde est devenu numérique.

Les jeunes sont câblés différemment de moi, car ils sont nés dans l’ère numérique. À deux ans, ils savent déjà comment mettre un film sur l’iPad, raconter une histoire, ou apprendre à compter dessus.

La plupart des histoires commencent désormais de manière numérique. Pensez à un concert de Beyoncé : il y a 40 000 personnes qui s’y rendent, et ce sont 40 000 histoires différentes, parce que chacun a son propre récit à travers un appareil numérique.

Avant de venir ici, je marchais autour de la file d’attente pour entrer et je portais mes lunettes Ray-Ban Meta qui filmaient — c’est ça, ma screenlife aujourd’hui.

Donc il existe tellement de façons différentes de vivre une histoire. Et plus on avance, plus il sera difficile de raconter une histoire sans y inclure un appareil numérique, ou sans y intégrer une narration digitale d’une façon ou d’une autre. Parce que c’est simplement ainsi que nous vivons aujourd’hui.

Très bien. Merci beaucoup. C’était vraiment très intéressant. On va maintenant aller voir le film et partager nos impressions. Encore merci, Joann.
Merci à vous.

Joann Kushner (productrice de LifeHack) a joué un rôle clé dans l’introduction du format screenlife au Royaume-Uni, collaborant avec Timur Bekmambetov pour faire découvrir ce concept aux acteurs majeurs de l’industrie. En 2021, elle a été reconnue dans la catégorie BIMA 100 (Challengers and New Thinkers) pour son travail de lancement du Screenlife Accelerator Program à Liverpool, qui a permis le développement de deux longs métrages réalisés et écrits par de nouveaux talents. Elle dirige actuellement la deuxième édition du programme, lancé par Bekmambetov et Image Nation Abu Dhabi, visant à développer et produire quatre nouveaux films screenlife dans le marché cinématographique en pleine expansion de la région MENA

 

Synopsis : LIFEHACK, la nouvelle sensation screenlife, relate les péripéties de quatre insignifiants fauteurs de troubles du net, Peter (Georgie Farmer, WEDNESDAY), Alex (Yasmin Finney, DOCTOR WHO), Sid (Roman Hayeck-Green, SEX EDUCATION) et Petey (James Scholz), qui passent leur temps à gamer sur Rust, à déconner avec des animations Flash, et à démasquer des centres d’appels frauduleux. Apprenant que plusieurs des individus les plus riches du monde ont fait fortune avant l’âge de 19 ans, Peter, âgé de 17 ans, décide de monter une arnaque qui va leur permettre, à lui et ses amis, de sortir de leur ennui et d’échapper à une vie qui s’annonce tout aussi banale, en s’assurant du même coup, grâce à son succès, d’attirer l’attention de son père absent. Malheureusement, les choses dérapent solide à mesure que leurs magouilles prennent une ampleur disproportionnée et que leur sentiment d’invincibilité d’adolescents se heurte à la réalité de leurs ambitions quand ils commencent à casser les pieds du milliardaire Don Heard (Charlie Creed-Miles, THE FIFTH ELEMENT) et de sa fille influenceuse Lindsey (Jessica Reynolds, KNEECAP, THE CURSE OF AUDREY EARNSHAW).

Pays: Royaume-Uni, Chypre
Année: 2024
Durée: 98 minutes
Genre: Thriller
Audio: Anglais
Sous-titres: Anglais
Réalisateur: Ronan Corrigan
Producteur: Timur Bekmambetov, Aleksandr Kletsov, Joann Kushner
Scénario: Hope Elliott Kemp
Interprètes: Charlie Creed-Miles, Georgie Farmer, Yasmin Finney, Roman Hayeck-Green, Scholz Jame, Jessica Reynolds
Contact: Screenlife Liverpool Ltd

 

Pour connaître l’ensemble de la programmation du festival :  https://fantasiafestival.com/fr/festival-2025/programmation

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Site web officiel du Festival : https://fantasiafestival.com/fr/