The Wailing (El llanto): Un récit en trois temps qui tarde à décoller

The Wailing est le premier film du réalisateur espagnol Pedro Martín-Calero, qui a fait ses premiers pas dans le milieu comme directeur photo et qui s’est par la suite développé en réalisant des courts-métrages, des publicités et des clips musicaux notamment pour The Weeknd. Ce premier long-métrage, une coproduction France-Argentine-Espagne, a connu un bon passage dans le circuit des festivals (San Sebastian, Sitges, BFI London, Tokyo et Slash Film). Le réalisateur Pedro Martín-Calero a même gagné le Coquillage d’argent à San Sebastian en 2024.

 

Cette solide fiche de route est un bon indicateur du potentiel de l’espagnol derrière la caméra, mais il demeure qu’il manque un quelque chose au long-métrage pour vraiment se distinguer du lot. Cela ne signifie pas pour autant que The Wailing est inintéressant, il met de l’avant de bonnes performances avec son trio d’actrices composé d’Ester Expósito, Malena Villa et Mathilde Ollivier. Ce qui fait défaut est principalement que le scénario manque de direction avant le dernier acte. L’intrigue étant assez simple, il est plus sage d’éviter les comparatifs pour ne pas trop en révéler, mais les amateurs de cinéma d’horreur ne rencontreront aucune difficulté à trouver un autre film avec une prémisse similaire qui est mieux exécutée.

 

Ce film d’horreur débute à Madrid en 2022 avec la jeune Andrea (Ester Expósito) qui est hantée par une entité invisible. Ensuite, il se déplace une vingtaine d’années plus tôt en Argentine où une autre femme, Marie (Mathilde Ollivier), semble également tourmentée par une présence similaire. En s’intéressant à Marie, Camila (Malena Villa), une étudiante en cinéma va remarquer que sa nouvelle amie paraîtrait suivie par quelque chose.

 

Le scénario de Pedro Martín-Calero et Isabel Peña prend comme source d’inspiration l’œuvre de l’autrice argentine Mariana Enríquez. Dans cette histoire, il est intéressant de voir trois femmes composer avec une entité mystérieuse et inquiétante, mais le film souffre du fait que les trois points de vue ne suscitent pas le même niveau d’intérêt. Il manque un élément accrocheur dans le récit d’Andrea (Ester Expósito) et l’intérêt se manifeste tardivement dans celui de Camila (Malena Villa). Du lot, c’est vraiment le récit de la française Marie interprétée par Mathilde Ollivier qui a le plus d’effets, notamment grâce au jeu de l’actrice qui offre une performance intense dans un long plan où elle est au téléphone. C’est dans ce récit que le film va finalement prendre son envol, mais ça semble trop peu trop tard. Il aurait fallu plus d’éléments intéressants plus tôt dans le récit et dans les deux autres histoires.

The Wailing est un film techniquement joli avec de trop rares moments épeurant. Ces derniers arrivent tout de même à être percutants par l’atmosphère sonore qui les caractérise, des chants répétitifs qui augmentent graduellement en intensité au point de devenir envahissants. Malheureusement, la combinaison de ces moments de frayeurs et des bonnes performances du trio d’actrices n’arrive pas à élever un récit qui manque de substance et d’accroche.

 

6/10

The Wailing (El llanto) a été présenté en première canadienne à la 29e édition du festival Fantasia le jeudi 17 juillet 2025.

 

Pays: France, Argentine, Espagne
Année: 2024
Durée: 107 minutes
Genre: Horreur
Audio: Espagnol/Français
Sous-titres: Anglais
Réalisateur: Pedro Martín-Calero
Producteur: Pablo Bossi, Nacho Lavilla, Juampa Miller, Juan Pablo Miller, Jérôme Vidal et Eduardo Villanueva
Scénario: Pedro Martín-Calero, Isabel Peña
Site officiel: https://filmmovement.com/the-wailing

 

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