Miso, jeune femme trentenaire, vit d’amour et d’eau fraîche… ou plutôt de l’odeur de cigarette et de whiskey. Pour gagner sa vie et se payer ses petits vices, elle travaille comme femme de ménage. Lorsque le prix des cigarettes et de son loyer connaissent une hausse fulgurante, elle décide de quitter son appartement et d’aller vivre temporairement chez ses anciens camarades du groupe de musique dont elle était membre pendant sa jeunesse. Elle visitera ainsi une jeune carriériste, un nouveau divorcé, un fils à maman, une femme au foyer et une jeune mère mariée à un homme riche. Miso doit aussi traiter avec son copain Han-sol, un bédéiste Web qui tente de percer tant bien que mal.
Microhabitat est une critique vive des attentes élevées de la société envers ses jeunes adultes. Comparativement à ses anciens amis, Miso est demeurée fidèle à elle-même, sans aucun compromis, et c’est ce qui fait d’elle une véritable marginale. Pourtant, elle découvre bien rapidement que ses amis ont peut-être mieux réussi dans la vie, mais qu’ils n’en sont pas heureux pour autant. Le film tire aussi à bout portant sur une Corée du Sud dont le coût de la vie ne cesse d’augmenter, laissant peu d’options pour Miso.
Film au rythme très lent, Microhabitat aurait gagné à être un moyen métrage qui irait droit au but plus rapidement. Cela étant dit, la direction photo est très léchée et donne vie à Séoul et Esom réussit le pari à nous faire apprécier un personnage réservé, qu'on pourrait traiter de « slacker ». En bout de compte, on se demande s'il vaut mieux être marginal et demeurer fidèle à ses convictions ou tout compromettre pour satisfaire aux attentes de la société. Malgré les différences qui nous séparent de la Corée du Sud, la morale de l'histoire peut tout aussi bien s'appliquer à n'importe quelle société occidentale.