Juin 1984. Dans la petite ville d'Ipswich (Oregon), Davey passe un été tranquille malgré une vague de disparitions d'adolescents. Après une visite chez son voisin Wayne Mackay, il devient convaincu que ce dernier est le tueur en série si recherché. Avec l'aide de ses amis Eats, Woody et Curtis, Davey tentera d'obtenir les preuves nécessaires pour soutenir sa théorie.
Présenté à guichets fermés en présence des réalisateurs et de l'acteur principal à l'Auditorium des diplômés de la SGWU de Concordia, cet hommage aux thrillers d'horreur des années 1980 nous tient en haleine du début à la fin, même si le suspect est annoncé dès le début. Les jeunes acteurs sont excellents et crédibles, bien que certains éléments de l'intrigue nous laissent un peu perplexes, en particulier la jolie jeune voisine de 18 ans qui soudainement s'intéresse à Davey, même s'il est nettement plus jeune qu'elle, dans une scène digne des plus grands fantasmes d'adolescents. Par ailleurs, il faut aussi prétendre que les walkies-talkies de l'époque étaient en mesure de communiquer sur de longues distances, un facteur oublié de nos jours. Les effets sonores mis en place pour accroître la tension de certaines scènes étouffent malheureusement certains dialogues, même si cela n'empêche pas de comprendre l'histoire. La trame sonore signée Le Matos est reconnaissable dès les premières notes, au grand plaisir des admirateurs du duo québécois. On aurait aimé quelques chansons connues sous licence, mais celles-ci grugent rapidement un budget déjà modeste.
Comme dans bien des films et séries campés dans le passé, un grand effort a été mis en place pour recréer fidèlement 1984, avec des mentions aux Calinours et aux Gremlins (dont le film venait tout juste de prendre l'affiche) et des références visuelles aux walkies-talkies de G.I. Joe (même si à vrai dire Davey était déjà ado quand ils ont été mis sur le marché...) et au Colecovision. On remarquera même la présence de bornes d'arcade d'époque, y compris le jeu fictif Polybius, une légende urbaine qui fascine les créateurs du monde geek.
La réalisation par Roadkill Superstar (François Simard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell) est très efficace, même si l'on ne sent pas autant leur présence dans le film, puisque le scénario n'est pas le leur. La région de Vancouver réussit à recréer l'Oregon, même si la plupart des scènes se déroulent autour de quelques maisons. Même s'il est difficile de sortir complètement des clichés, surtout dans un film pastiche, il n'en reste pas moins qu'on demeure intrigué par l'histoire et qu'on souhaite savoir si Mackay est réellement ou non le tueur en série en question. Après tout, comme on le dit si bien dans le film, même les tueurs en série sont les voisins de quelqu'un!
Le film prendra l'affiche à Montréal au Cinéma du Parc dès le 3 août, en version anglaise sous-titrée en français.
Pays : Canada et États-Unis
Langue : Anglais
Année : 2018
Durée : 105 minutes
Réalisation : François Simard, Anouk Whissell, Yoann-Karl Whissell